Les prairies semées sous couvert de méteils
Les méteils, associations au champ de céréales et protéagineux, donnent des fourrages riches en protéines. L’implantation d’un méteil permet aussi de semer une prairie sous couvert.
Associer dans les champs céréales et protéagineux permet de joindre énergies et protéines dans la ration des ruminants. Si ces mélanges céréales-protéagineux, ou méteils, peuvent être récoltés sous forme de grain, c’est l’utilisation sous forme de fourrage ensilé ou enrubanné qui se développe.
« Avec le méteil, les éleveurs cherchent des fourrages riches en protéines pour limiter les compléments azotés, expliquait Sophie Chau de la chambre d’agriculture de la Haute-Vienne lors d’un récent webinaire organisé par la ferme expérimentale des Bordes (Indre). En Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, les éleveurs aiment cette culture économe en intrants, associant des espèces complémentaires et qui donne un fourrage de qualité et équilibré ».
Yvan Lagrost de la chambre d’agriculture du Cher le confirme : « Les éleveurs de bovins viande apprécient le méteil pour sa facilité à lever, même des années comme 2018 avec une sécheresse estivale et automnale, la sécurité de rendements et la possibilité d’implanter une prairie en même temps. »
Le webinaire sur les méteils fourragers est à revoir sur Méteils fourragers : de la production à la valorisation par les bovins
© Ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou
Les méteils associant céréales et protéagineux peuvent donner un fourrage de qualité pour un coût de production modeste.
La ferme expérimentale bio de Thorigné-d’Anjou (Maine-et-Loire) a fait des méteils un pivot incontournables des rations hivernales de ses bovins allaitants. Elle a testé avec succès les prairies semées sous couvert de méteil. Pour Julien Fortin, le responsable de la ferme, « il devient de plus en plus difficile de semer des prairies en fin d’été avec des risques que la sécheresse se prolonge. Idem au printemps avec le risque d’excès d’eau ou de sécheresse précoce ». Semer les prairies à l’automne sous couvert de méteil permet d’avoir des prairies bien implantées et avec moins de salissement par les adventices. « En deux ans, nous avons eu une production de biomasse accrue de 43 % par rapport à une prairie seule. »
La ferme de Thorigné-d’Anjou trouve son compte avec le méteil ensilé autour du 20 mai. « Avec des mélanges à dominantes protéagineux, c’est un bon compromis pour gagner du volume sans trop pénaliser les valeurs, bénéficier d’une fenêtre plus favorable pour le préfanage et avoir des conditions de portance suffisantes. »
Le 16 février 2022